Je vis mon Seigneur dans la plus parfaite des formes
Un article de Mohammedia.
[modifier] Le Hadith
Mu'adh Ibn Jabal raconte :
« Le Messager d'Allah s'attarda, un jour, dans son appartement, au moment de la prière de l'aube, jusqu'à ce que nous fûmes sur le point de voir les premières lueurs du soleil.
Il revint donc à la hâte et demanda qu'on fasse l'appel à la prière qu'il dirigea ensuite. Il la fit un peu plus rapidement que d'habitude et, une fois qu'il eut fait les salutations finales de la prière, il se tourna vers nous et nous ordonna de rester à nos places.
Il nous dit alors : « Je vais vous raconter ce qui m'a attardé chez moi tout à l'heure. Je me suis levé la nuit, j'ai fait mes ablutions et j'ai prié, autant que j'ai pu. Cependant, j'ai fini par être gagné par le sommeil au point de m'endormir.
Tout à coup, je vis mon Seigneur dans la plus parfaite des formes.
Il m'a dit : « Ô Mohammed ! ».
J'ai répondu : « Je suis à Toi Seigneur ! ».
Il m'a dit : « De quoi discutent les membres de l'assemblée céleste? ».
J'ai répondu : « Je ne sais pas Seigneur ! » . Il l'a répété trois fois.
Il a mis alors Sa main entre mes épaules, au point de sentir Sa fraîcheur sur ma poitrine. Toute chose me fut alors manifestée et j'ai eu la connaissance de ce qu'Il voulait de moi.
Il m'a dit à nouveau : « Ô Mohammed ! ».
J'ai répondu : « Je suis à Toi Seigneur ! ».
Il a ajouté : « De quoi discutent les membres de l'assemblée céleste ? ».
J'ai répondu : « Sur les expiations ».
Il m'a dit : « Que sont-elles ? ».
J'ai répondu : « Marcher à pied vers les bonnes oeuvres et vers les prières en commun ,attendre dans les mosquées, la prière qui va succéder à celle qui vient d'être faite et faire ses ablutions même dans les cas où on éprouve une peine à les faires ».
Il a dit : « Et ensuite ? ».
J'ai répondu : « Donner à manger aux gens, leur parler avec douceur et prier la nuit alors que les gens sont endormis ».
Il m'a dit : « Demande ce que tu veux ».
J'ai répondu : « Mon Dieu , je Te demande la capacité de faire le bien et d'abandonner les actes répréhensibles, de même que d'aimer les pauvres; je Te demande aussi de me pardonner et de me faire miséricorde et, si Tu veux soumettre un peuple à la tentation, de me faire mourir, en m'épargnant cette épreuve; je Te demande également Ton amour, l'amour de celui qui T'aime et l'amour d'une oeuvre qui me fasse rappocher Ton amour ! ».
Le Messager d'Allah ajouta : « Ce sont des paroles véridiques ; étudiez-les puis retenez-les ».
At-Tirmidhî a dit : « C'est un hadith bon et authentique ».
[modifier] Commentaire
La première chose qui incombe aux croyants est de purifier et d'exempter Allah de toute ressemblance avec Ses créatures.
Le Très Haut a dit :
« Rien n'est semblable à Lui ! Il est Celui qui voit et qui entend parfaitement ».
Il a dit aussi :« Dis : « Lui , Allah est Un ! Allah ! L'inpénétrable ! Il n'engendre pas ; Il n'est pas engendré : nul n'est égal à Lui » ( Coran 112 , I, 4 )
Croire le contraire de cela, c'est entacher sa foi. Les imams des musulmans sont unanimes à considérer que tout ce qui est rapporté dans le Coran et dans la Sunna et dont l'apparence donne l'illusion d'une ressemblance d'Allah avec certaines de Ses créatures, il faut croire que son apparence est autre que son sens véritable.
En effet, il n'est pas permis de décrire Allah avec ce qui suscite cette apparence dans son sens absolu, mais il faut appeler cela ce qui est similaire.
Les savants de la communauté ont adopté deux opinions à ceux sujet : celle des pieux anciens et celle de ceux qui les ont succédé.
Les partisans de la première opinion, celle des pieux anciens, soutiennent que l'apparence de tels hadiths n'indique pas pour autant le sens, tout en laissant le soin de son explication à Allah, en ayant la conviction qu'Allah est exempt et sanctifié de toute ressemblance avec Ses créatures; ils ne donnent aucun sens particulier à cette similitude, mais leur conviction en cela est de s'en remettre totalement à Allah, conformément à la Parole du Très Haut :
« Nul autre qu'Allah ne connait l'interprétation du Livre ». ( Coran, 2,7).
Ensuite, ils commencèrent la récitation par la parole du Très Haut :
« Ceux qui sont enracinés dans la science disent : Nous y croyons ! Tout viens de notre Seigneur ! Mais seuls, les hommes doués d'intelligence s'en souviennent ». ( Coran 2,7 )
Quant aux partisans de la deuxième opinion, celle de ceux qui ont succédé aux pieux anciens, tout en exemptant et en sanctifiant Allah de toute ressemblance avec les crétatures, ils interprètent les expressions suscitant une allusion de ressemblance avec un sens qu'il n'est pas impossible d'attribuer à Allah.
Par exemple, ils interprètent la forme citée dans le hadith du Prophète : « Allah est venue à moi dans la plus parfaite des forme », en disant :
Par forme, il faut entendre les attributs de la majesté et de la perfection qui conviennent à Allah et avec lesquels Il s'est manifesté au Prophète .
Ils disent : La mise de la main (d'Allah) entre ses épaules est allusion à ce qu'Allah a fait déverser sur son coeur comme science et connaissance, car le coeur se situe en face de cet endroit dans le coeur, et ce conformément à sa parole : « Au point de sentir sa fraicheur sur ma poitrine ».
Le sens de cela est que son coeur s'est rempli des sciences qui lui donnent la sérénité, car la certitude donne la fraîcheur à la poitrine et la sérénité au coeur, comme a dit l'ami d'Allah :
« Mais c'est pour que mon coeur soit apaisé ». ( Coran, 2, 260).
Ceci est confirmé par sa parole : « J'ai reçu alors l'inspiration de tout ce qui se trouve dans les cieux et sur terre » ( autre version du hadith rapporté par Ettirmidhî, chapitre sur la sourate Sâd d'après Ibn 'Abbâs)
et, dans une autre version, aussi : « Toute chose s'est manifestée à moi et j'ai reçu l'inspiration ».
Comme résultat du remplissage de son coeur avec les sciences et les connaissances, il a pu répondre à la question de Son Seigneur : « Sur quoi discutent les membres de l'assemblée céleste » et Allah est plus savant.
Les membres de l'assemblée céleste sont les nobles anges, les habitants des cieux et de ce qui se trouvent au-dessus, comme (Kursî) Siège et ('Arch) Trône.
Quant à leur discussion, elle suppose deux hypothèses :
La première est qu'ils se disputent pour chercher à se devancer les uns les autres dans l'écriture de la récompense de ces choses-là ou qu'ils se disputent pour connaître de quoi est faite cette récompense; certains d'entre eux leur donnent plus de valeurs que d'autres.
La deuxième hypothèse est qu'ils espèrent,peut-être, faire partie des habitants de la terre afin qu'ils puissent se devancer dans ces oeuvres,dans la mesure où ils connaissent la grande récompense et l'excellence de la fin de ces oeuvres.
En outre, il y a dans certaines de ces versions un sens globale qui est expliqué par ce qui est rapporté dans d'autres versions. Ainsi, de ce qui ressort de l'ensemble de ces trois versions est que les membres de l'assemblé céleste discutent de deux choses :
Les expiations et les degrés, c'est-à-dire les oeuvres qui sont la cause de l'expiation des péchés et des erreurs et les oeuvres qui sont la cause dans l'élévation des degrés.
Ensuite, par la connaissance des expiations qui consistent en la recherche des bonnes oeuvres, comme la prière en commun, la prière en commun, la présence dans les cercles de science, la visite des malades, l'attente dans la mosquée de l'accomplissement des prières, faire les ablutions même si on épouve de la peine pour cela, comme en temps de froid, etc.
Quant à l'élévation des degrés, elle consiste en le don de nourriture, les bonnes paroles, la prière dans la nuit alors que les gens dorment, et Allah est plus savant.
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