Le Prophète avec les étrangers

Un article de Mohammedia.


Sommaire

[modifier] Les différences sont faites pour inciter à la connaissance

Dieu dit à propos des différences entre les hommes : "Ô vous les hommes, nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle. Nous vous avons constitués en peuples et en tribus pour que vous vous connaissiez entre vous. Le plus noble d’entre vous, auprès de Dieu, est le plus pieux d’entre vous"(38:17).

A travers cette connaissance mutuelle et à la lumière des enseignements coraniques, les hommes sont dans une course vers l'élévation spirituelle. Les différences sont un facteur d'émulation.


Que l'homme considère de quoi il été créé


[modifier] Dieu veut la coopération entre les peuples

Pour cela, il n'est pas question de choc de civilisations ni de lutte, mais de coopération entre les peuples pour réaliser le même but : l'ennoblissement de l'homme et la lieutenance divine.

"encouragez-vous mutuellement à la piété et à la crainte révérencielle de Dieu. Ne vous encouragez pas mutuellement au crime et à la haine."(5:2).

[modifier] Dieu envoie donc son Prophète qu'Allah répande sur lui la grâce et la paix pour toute l'humanité

Pour aider l'humanité à progresser, Dieu envoie donc son Prophète à toute l'humanité qu'Allah répande sur lui la grâce et la paix.

Il a dit en effet « Tout Prophète fut envoyé spécifiquement à son peuple, quant à moi, je suis envoyé à toutes les races, les rouges aussi bien que les noires » [ Sahih]

[modifier] Le Prophète qu'Allah répande sur lui la grâce et la paix est l'ami des étrangers

Il est leur protecteur et leur compagnon.

Les étrangers à l'époque du Prophète qu'Allah répande sur lui la grâce et la paix étaient dans les situations les plus précaires : esclaves maltraités, voyageurs détroussés, le racisme tribal prévalait et la fraternité imposée par la nouvelle foi choquait les plus conservateurs qui ne voulaient pas prier à côté, disaient-ils, d'un nègre esclave.

Mais le Prophète qu'Allah répande sur lui la grâce et la paix s'est attelé avec courage et fermeté à déraciner l'esprit partisan qu'il n'a pas hésité à qualifier d'"ignorance".

Toynbee a écrit :

« La disparition du racisme, comme c'est le cas chez les musulmans, est l'une des réussites les plus marquantes de l'Islam et il y a dans le monde contemporain une urgente nécessité à propager cette vertu islamique ».

[modifier] Il fixe les bases de l'égalité et du respect de tous

Le Prophète qu'Allah répande sur lui la grâce et la paix déclare : “Point de mérite pour un arabe sur un non-arabe, ni d’un non-arabe sur un arabe, ni d’un blanc sur un noir, ni d’un noir sur un blanc, si ce n’est à l’aune de la piété de tout un chacun”(1) et donne effectivement des fonctions à tous. Bilal le Muezzin est noir, Salman, le stratège, est perse, Oussama, jeune commandant de 17 ans est aussi noir, et il devra emmener sous ses ordres toute la noblesse qurayshite.

Les étrangers ne sont pas les seuls visés par l'élan d'égalité et de fraternité de la nouvelle foi, mais aussi, les esclaves, les handicapés et les femmes.

[modifier] Il interdit le racisme

Un jour Abou Dharr fut si énervé contre Bilal qu’il l’insulta: «Fils de femme noire!» Bilal se rendit auprès du Messager qu'Allah répande sur lui la grâce et la paix et raconta l’incident en larmes. Le Prophète qu'Allah répande sur lui la grâce et la paix fit des reproches à Abou Dharr: «Portes-tu toujours la marque de l'ignorance anté-islamique ?» Rempli par le repentir, Abou Dharr s’allongea sur le sol et dit: «Je ne relèverai pas ma tête (signifiant qu’il ne se lèverait pas) tant que Bilal ne l’aura pas foulée au pied.» Bilal lui pardonna et ils se réconcilièrent. Telles étaient la fraternité et l’humanité que l’islam avait créées entre des gens qui étaient auparavant barbares.

[modifier] Il promeut des valeurs d'accueil

Le Prophète qu'Allah répande sur lui la grâce et la paix n'a cessé dans son enseignement de promouvoir les valeurs d'accueil telles que l'hospitalité, le partage, la fraternité, la générosité, le sacrifice, dans lesquelles il fit montre toujours du meilleur exemple.

Peu après son arrivée à Médine, il fit fraterniser les émigrés de la Mecque, pauvres et exténués, avec les Ansars de Médine, de façon à ce que chacun partage son bien avec celui qui était devenu son frère. Pour ancrer la fraternité dans l'esprit des gens, l'héritage entre fraternisés fut même en vigueur pendant un certain temps, puis on revînt aux droits familiaux traditionnels.

Quand il qu'Allah répande sur lui la grâce et la paix accueillait une délégation étrangère, il recherchait et mettait en valeur sa particularité qui la rendait aimable à Dieu, le génie de son peuple, en quelque sorte. C'est ainsi qu'il dit aux Ethiopiens venus lui rendre visite : "vous avez une qualité qui vous fait aimer de Dieu, quand vient l'heure du repas, vous mettez en commun tout ce que vous avez et vous le partagez entre vous."

[modifier] Il accueille un étranger dans sa famille

Le Prophète qu'Allah répande sur lui la grâce et la paix avait déjà accueilli Zaïd, un esclave d'une autre tribu, pour le libérer et le traiter comme un fils.

Plus tard, Salman, le stratège perse qui avait conseillé de creuser la tranchée autour de Madina durant la Bataille de Khandaq fut l'objet d'une dispute entre les Ansars que les Mouhajirines, chacun déclarant que Salman était des leurs, mais le Prophète qu'Allah répande sur lui la grâce et la paix a répondu : "Salman n’est ni un Ansar, ni un Mouhajirine mais il est l’un des nôtres, Ahloul Bayt" (gens de la demeure prophétique) .


[modifier] Il honore les étrangers

Parmi les plus poignantes paroles du Prophète qu'Allah répande sur lui la grâce et la paix, il y a : «l’Islam a commencé étranger, et il redeviendra étranger comme il l'a été au début, et "Touba"(béatitude, félicité) aux étrangers» (2)

Lui même, le Prophète qu'Allah répande sur lui la grâce et la paix, se voyait comme un étranger. Il disait : "sois sur cette terre comme un étranger ou un voyageur".

Ainsi, les étrangers sont-ils nos frères, ces autres nous-mêmes, et c'est seulement en étant tous des étrangers au monde, sans attaches matérielles ni partisanes, que nous saurons être frères.


NOTES

(1) Hadith rapporté par Al-Bokhari et Moslim et tiré du prêche de l’adieu.

(2) Hadith rapporté par Mouslim et Ibn Madja, selon Abou Horaira.