Parents du Prophète

Un article de Mohammedia.

Au Nom d'Allah, le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux

Le sort des parents du Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui, morts avant la révélation suscite parfois des questions des croyants.

[modifier] Quels sont les avis des savants sur cette question ?


Il faut savoir tout d’abord que ce sujet n’est même pas à aborder car c’est un manque de décence et de respect envers le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui, d’autre part les savants ont divergé selon trois attitudes devant le sort réservé aux parents du Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui: certains s’en tiennent à l’interprétation littérale de ce hadith et d’autres semblables mais non authentiques, rejetant l’argumentation qui va à son encontre, mais malgré tout ils considèrent comme interdit toute discussion à ce sujet. D’autres au contraire se sont abstenus de tout avis et préfèrent ne point se prononcer, d’autres enfin ont opposé à ce hadith des arguments contradictoires impliquant de ne pas prendre en compte ce hadith.


Souhayli dit dans son livre Rawd Al Unuf, après avoir abordé le hadith de Mouslim : « Il ne nous est pas permis de dire cela des parents du Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui, suite à ce que lui-même a dit : « N’humiliez pas les vivants en insultant leurs morts. » et le verset : « Ceux qui offensent Allah et Son Messager, Allah les maudit ici-bas comme dans l’au-delà... » [33:57]


Le juriste malikite, Al Qadi Abou Bakr ibn ‘Arabi fut interrogé au sujet d’un homme qui avait dit : « Le père du Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui est en Enfer. » Il répondit que celui qui tient de tels propos devient un maudit, suite au verset du Qoran : « Ceux qui offensent Allah et Son Messager, Allah les maudit ici-bas comme dans l’au-delà... » Il ajouta : « Il n’est pas de plus grand affront que de prétendre que le père du Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui est en Enfer. »


Cheikh Taj Din Al Fakihani a dit : « Allah sait mieux ce qu’il en est du sort des Parents du Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui. »


Al Baji dit, dans son commentaire du Mouwata : « Certains savants affirment qu’il est interdit d’offenser le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui, que l’argument soit licite ou pas. »


Ibn ‘Asaker rapporte dans son livre d’histoire que Nawfal ibn Furat, l’un des sujets de ‘Omar ibn ‘Abdelaziz (t), fit le récit suivant :


« Un jour un haut fonctionnaire de Damas, réputé homme de confiance, employa au service de la ville un homme dont on soupçonnait que le père fut manichéen. Informé de cette nomination, le Khalife Omar (ibn Abdelaziz t) convoqua le fonctionnaire et lui demanda : « Comment as-tu pu nommer un homme dont le père fut manichéen, pour gérer un domaine appartenant aux Musulmans ? »


Le fonctionnaire répondit : « Qu’Allah affine le jugement de l’Emir des croyants ! Qu’ai-je donc fait de si grave ? Après tout le père du Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui n’était il pas qu’un incroyant ?! »


Omar abasourdi s’écria : « Oh ! » puisses tu un instant puis reprenant ses esprits, il leva la tête et dit (à son entourage) : « Dois-je lui couper la langue ? Les mains et les pieds ? La tête ? » Se tournant vers le fonctionnaire, il lui dit : « Va ! Mais tant que je serais vivant plus jamais tu ne t’occuperas (des affaires des musulmans). »


Baïhaqi a rapporté dans Chou’b El Iman selon Talq ibn ‘Ali a dit : « J’ai entendu le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui dire : « S’il m’avait été donné de connaître mes parents ou l’un des deux, et que me trouvant en prière, même après avoir récité la Fatiha, ils aient appelé : « Ô Mohammed ! » j’aurais répondu sur le champ : « Me voilà ! » » (L’un des rapporteurs est considéré comme faible.)


L’Imam Hanbalite Mouwafaq Ibn Qoudama a écrit dans son livre Al Mouqni’ : « Celui qui aura porté atteinte à l’honneur de la mère du Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui devra être mis à mort, qu’il soit musulman ou un incroyant. »


Pour en revenir au sort des parents du Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui plusieurs arguments permettent de contrer effectivement le hadith rapporté par Mouslim. Lorsque cette question fut posé à Cheikh Ahmed Tidjani (t), il répondit :


« Sache que tous les ancêtres du Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui étaient croyants et ce depuis son père (t) jusqu’à notre maître Adam (r). »


L’interrogateur l’interpella : « Quelle est alors la signification de la parole du Très Haut : « Lorsque Abraham dit à son père Azar… » (6:74) ? » (car Azar est mort dans la mécréance et s’il est le père d’Abraham c’est qu’il fait donc partie des ancêtres non croyants du Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui)


Le Cheikh (t) répondit : « Azar était son oncle car s’il avait été son père biologique, il n’aurait point nécessaire d’insister en mentionnant le nom « Azar » après avoir dit qu’il s’agissait de son père, en effet le terme « père » est suffisant, ce qui vient prouver cela c’est sa demande de pardon en faveur de ses parents vers la fin de sa vie après qu’Allah nous a informé : « Mais dès qu’il lui apparut clairement qu’il était un ennemi d’Allah, il le désavoua. » (9:114) or à la fin de sa vie il a dit : « Ô notre Seigneur ! Pardonne-moi ainsi qu’à mes père et mère et aux croyants… » (14:41) et s’il aurait été réellement son père, il ne l’aurait pas désavoué.


Dans la véritable exactitude, Allah a sanctifié les prophètes que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui, pas un prophète ne provient d’une semence souillée par la mécréance, le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui a dit : « Allah n’a cessé de me transporter (c'est-à-dire sa lumière) de reins purs en matrices saines et chastes… » jusqu’à la fin du hadith. Et dans un autre hadith il a dit que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui : « J’ai été suscité dans le meilleur de chaque siècle de la postérité d’Adam, siècle après siècle… » et « …il n’y a pas deux filiations qui se soient subdivisées sans qu’Allah ne m’ait affilié à la meilleure des deux…jusqu’à la fin du hadith.


Peut être que certains diront que ce que désigne le terme « meilleur » et ce malgré leur mécréance, c’est ce que les gens ont atteint dans l’excellence de la générosité, du pardon, de l’indulgence et de la noblesse des caractères car ces qualités là se retrouvent chez une personne infidèle à Allah. Nous disons : Ce que désigne le terme « meilleur » en eux c’est le meilleur dans la foi, par conséquent il n’y a pas eu un seul désobéissant depuis l’époque d’Adam jusqu’à son époque que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui. De plus la terre ne s’est jamais vidé un seul instant de la présence de Waly sur terre par lesquelles Allah repousse les calamités des habitants de la terre, et la prééminence d’un infidèle sur un croyant est impossible au regard de la Loi, ainsi par son information que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui il nous indique que chacun de se ancêtres étaient meilleur que les Waly de leurs époques mis à part les prophètes que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui, il nous indique qu’ils sont donc croyants par ces propos « du meilleur de chaque siècle de la postérité d’Adam, siècle après siècle… ». Et il en est ainsi pour chaque prophète, Allah n’a jamais suscité un prophète r à partir d’une semence souillée par l’infidélité, car l’infidèle est une impureté comme le dit la parole du Très Haut : « les Polythéistes ne sont qu’impuretés » (9:28) et la parole du Très Haut : « Les pires des bêtes chez Allah ce sont les infidèles » (8:55) et la parole du Très Haut : « Les Infidèles parmi les gens du Livre et les idolâtres… » jusqu’à « de toute la création ce sont eux les pires » (98:6) tout cela indique que le terme « meilleur » désigne bien la foi seulement car il n’y a pas de « meilleur » dans la mécréance.


Il en résulte de par ses arguments décisifs que les ancêtres du Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui étaient tous des croyants et que Azar ne fait pas parti de ses aïeuls comme vu précédemment, et il résulte de par la validité probantes de cette étude qu’il que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui ne provient point du reins d’un infidèle et ce depuis l’époque d’Adam (r) jusqu’à sa conception, cela montre aussi que chacun de ses aïeuls était meilleur que les Waly de leurs époques respectives comme nous l’avons vu et cela lui est spécifique en raison du hadith disant qu’il n’a point été souillée par la fornication depuis Adam jusqu’au jour de sa noble conception , quant aux autres prophètes (r), pour le fait qu’il n’y ait point d’infidèle dans leurs ascendances, cela ne concerne que leur père biologique. » (Djawahirou-l-Ma’ani)


On constate que Cheikh Ahmed Tidjani (t) éclaire deux points très important, le premier c’est que tous les aïeuls du Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui, depuis Adam jusqu’à lui, ont toujours constitué l’élite de leurs époques, le second c’est qu’il y a toujours eu sur terre et il y aura toujours jusqu’à la fin des temps des gens vouant un culte à Allah et par les invocations desquelles la terre est préservée. Ces deux points mis en rapport prouvent incontestablement que les ancêtres du Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui furent tous des croyants et de plus les meilleures de chaque génération.



En voici quelques détails :


1) Tous ses aïeuls depuis Adam jusqu’à lui ont toujours constitué l’élite de leurs époques :


Le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui a dit : « J’ai été suscité dans le meilleur de chaque siècle de la postérité d’Adam, siècle après siècle, jusqu’à paraître dans celui-ci. » (Rapporté par Boukhari dans son Sahih selon Abou Houreyra (t))


Il est rapporté par Baïhaqi dans Dala-il Al Nubuwa selon Anas (t), le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui a dit : « Il n’est pas deux filiations qui ne se soient subdivisées sans qu’Allah ne m’ait affilié à la meilleure des deux. Je fus conçu des reins de mes géniteurs sans que rien du paganisme ne m’ait souillé. Je suis le fruit d’unions légales, pas celles de l’adultères cela depuis Adam à mon père et ma mère. Je suis celui d’entre vous qui a la plus pure des naissances et les plus nobles aïeux. »


Il est rapporté par Mouslim et Tirmidhi selon Wathila ibn Asqa’ (t), le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui a dit : « Parmi les descendants d’Abraham, Allah a élu Isma’il. Parmi les descendants d’Isma’il, Allah a élu les Banou Kinana. Parmi les descendants des Banou Kinana, Allah a élu les Qouraïchites. Parmi les descendants des Qouraïchites, Allah a élu les Banou Hachim. Parmi les descendants des Banou Hachim, Allah m’a élu. »


Il est rapporté par Ibn Sa’d dans son Tabaqat selon Ibn ‘Abbas (t), le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui a dit : « Les meilleures des Arabes sont les Moudar, les meilleures des Moudar sont les Banou AbdManaf, les meilleures des Banou AbdManaf sont les Banou Hachim, les meilleures des Banou Hachim sont les Banou Abdelmoutalib. J’en jure par Allah, depuis le jour où Adam (r) fut créé, il n’est pas deux filiations qui ne se soient subdivisées sans que je ne sois affilié à la meilleure des deux. »


Il est rapporté par Tabarani, Baïhaqi, et Abou Nou’aïm selon Ibn ‘Omar (t), le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui a dit : « Allah a conçu la création puis en a privilégié la postérité d’Adam. De la postérité d’Adam, Il a privilégié les Arabes. De la postérité des Arabes, Il a privilégié les Moudar. De la postérité des Moudar, Il a privilégié les Qouraïchites. De la postérité des Qouraïchites, Il a privilégié les Banou Hachim. De la postérité des Banou Hachim, Il m’a privilégié. Je suis issu des meilleurs parmi les meilleurs, parmi les meilleurs. »

Il est rapporté par Tirmidhi avec une chaîne bonne et par Baïhaqi selon Ibn ‘Abbas (t), le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui a dit : « Lorsque Allah me conçut, Il fit de moi la meilleure de Ses créatures. Lorsqu’Il répartit les gens en tribus, Il me suscita au sein de la meilleure d’entre elles. Lorsque Il détermina les êtres, Il m’attribua la meilleure d’entre toutes. Lorsque Il répartit les familles, Il me suscita parmi la meilleure des familles. Je suis celui d’entre eux qui a la meilleure famille parmi les meilleures des êtres. »

Il est rapporté par El Hakem selon Rabi’a ibn El Harith (t) qui raconte : « Le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui fut informé que des gens tenaient à son encontre des propos déplaisants, ils disaient : « Mohammed est semblable à un palmier qui aurait poussé dans une déchetterie. » Le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui se mit en colère puis dit : « Allah a conçu Sa création puis l’a répartie en deux catégories, Il me plaça au sein de la meilleure des deux. Il répartit les deux catégories en tribus puis me plaça au sein de la meilleure d’entre elles. Ensuite Il les répartit en famille et Il me plaça au sein de la meilleure d’entre elles. » Puis le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui ajouta : « Je suis celui d’entre vous qui a la meilleure des tribus et la meilleure des familles. »


Il est rapporté par Tabarani dans El Aousat ainsi que Baïhaqi dans Dala-il Nubuwa, selon ‘Aïcha (t), le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui a dit : « Jibril m’a dit : « J’ai observé les terre des Orients à ses Occidents et n’ait point vu de meilleur homme que Mohammed, de même je n’ai point vu de meilleur fils que ceux des Banou Hachim. »


Ibn Hajr dit dans son livre Al Amaliya : « L’authenticité de ce hadith brille de toutes ses lumières sur les feuilles le rapportant selon cette version. Chacun sait que la supériorité, l’excellence et la primauté sont des dons d’Allah ; et la préexcellence auprès de Lui ne saurait côtoyer le polythéisme. »


2) Il y a toujours eu sur terre et il y aura toujours jusqu’à la fin des temps des gens vouant un culte à Allah et par les invocations desquelles la terre est préservée.

Il est rapporté par Abdrazzaq dans El Mousannaf selon Ma’amar selon Ibn Jarij, selon Ibn El Moussayeb qui a dit que ‘Ali ibn Abi Taleb (t) a dit : « Depuis que ce monde existe il y a toujours eu sur cette terre sept musulmans et plus, sinon la terre aurait été détruite, ainsi que tous ceux qui la peuplent. » (La chaîne est authentique selon les critères de Boukhari et Mouslim. Ibn Moundhir le rapporte Marfou’ dans son exégèse du Qoran.)

Ibn Jarir rapporte dans son commentaire du Qoran selon Ibn Haoubach qui a dit : « Depuis que ce monde existe, il y a toujours eu sur cette terre quatorze musulmans et plus par lesquels Allah préserve les habitants de la terre et fait surgir sa prospérité, excepté à l’époque d’Abraham (r) car il fut seul. »

Il est rapporté par Ibn Moundhir dans son Tafsir selon Qatada qui a dit au sujet de la parole du Très Haut : « Descendez d’ici tous (du Paradis) ! De ma part vous viendra une guidance ; ceux qui suivront Ma guidance n’auront à se faire ni frayeur, ni affliction. » (Sourate La vache 2 ; verset 38) en disant : « Depuis qu’Adam fut expulsé du Paradis, Allah a toujours eu des saints sur cette terre. De même, Il n’a jamais laissé le Diable y œuvrer seul, mais Il a toujours eu des serviteurs s’adonnant à Son culte. » El Hafidh Ibn AbdelBarr rapporte de Qasim selon l’imam Malik qui a dit : « On m’a rapporté d’Ibn ‘Abbas (t) qui a dit : « Allah ne cessera d’avoir sur terre un saint à Son service tant que le Diable aura un allié pour le servir. »

L’imam Ahmed rapporte dans Zouhd ainsi que Khalal dans Karamat El Aouliya avec une chaîne authentique selon les critères de Boukhari et Mouslim, qu’Ibn ‘Abbas (t) a dit : « Il y a toujours eu sur cette terre après Noé (r) sept (personnes) par lesquelles Allah préserve les habitants de la terre. » Ce hadith est élevé jusqu’au Prophète r (Marfou’).

Al Azraki rapporte dans Tarikh Mekka selon Zouhaïr ibn Mohammed (t) qui a dit : « Il y a toujours eu sur cette terre sept musulmans et plus, sinon la terre aurait été détruite et ceux qui la peuplent avec. »

Al Joundy rapporte dans Fadaïl Mekka selon Moujahid (t) qui a dit : « Il y a toujours eu sur la surface de cette terre sept musulmans et plus. Sinon la terre aurait été détruite ainsi que tous ceux qui la peuplent. »

Il est rapporté par l’imam Ahmed dans Zouhd selon Ka’b (t) qui a dit : « Après Noé (r) il y a toujours eu sur terre quatorze (musulmans) par lesquelles Allah repousse les calamités. »

Il est rapporté par Khalal dans Karamat El Aouliya selon Zadhan qui a dit : « Après Noé (r) la terre ne s’est jamais vidé de douze (musulmans) par lesquels Allah préserve les habitants de la terre. »

Il est rapporté par Ibn Moundhir dans son exégèse avec une chaîne authentique, selon Ibn Jarij au sujet de la Parole du Très Haut : « Ô mon Seigneur ! Fais que j’accomplisse assidûment la prière ainsi qu’une partie de ma descendance. Seigneur exauce mon invocation. » (14:40) en disant : « Depuis il y a toujours eu parmi la descendance d’Abraham (r) des gens étant dans la saine nature originelle (Fitra) et adorant Allah. »

Concernant le cas de Azar, si on considère qu’il est le père biologique d’Abraham alors toute cette argumentation s’effondre or l’avis qui prédomine c’est qu’il fut bel et bien l’oncle paternel d’Abraham (r) et non point son père :

Il rapporté par Ibn Abi Chaïba, Ibn El Moundhir et Ibn Abi Hatim selon plusieurs chaînes dont certaines sont authentiques, que Moujahid a dit : « Azar n’était pas le père d’Abraham. »

Ibn El Moundhir rapporte avec une chaîne authentique selon Ibn Jourayj au sujet du verset : « Lorsque Abraham dit à son père Azar… » (Sourate Les bestiaux 6 ; verset 74), il a dit : « Azar n’est pas son père. Abraham (r) est le fils de Tarih fils de Charoukh fils de Nahour fils de Falikh. »

Ibn Abi Hatim rapporte avec une chaîne authentique, que l’on demanda à Souddi : « Azar est-il le nom du père d’Abraham ? » Il répondit : « Non, son nom est Tarih. »


Or il est d’usage chez les Arabes d’appeler son oncle paternel « père », même s’il ne s’agit que d’un sens figuré. Cela se retrouve dans le Qoran où il est dit : « Etiez-vous témoins lorsque la mort se présenta à Jacob ? Il dit à ses fils : « Qu’adorerez-vous après moi ? » Ils dirent : « Nous adorerons ton Dieu, le Dieu de tes pères, Abraham, Isma’il et Ishaq… » (Sourate La vache 2 ; verset 133) Dans ce verset Isma’il (r) est nommé père alors qu’en réalité il est l’oncle paternel de Jacob (r), il en est de même pour Abraham (r) qui est leur grand-père.


Ibn Abi Hatim a dit au sujet de ce verset qu’Ibn ‘Abbas (t) a dit : « On appelait le grand-père « père » » puis il récita le verset. »

Ibn Abi ‘Aliya a dit aussi : « L’oncle paternel est ici nommé « père » ».

Mohammed ibn Ka’b El Qouradhi a dit : « Le père (biologique) est un père et l’oncle paternel est un père. » puis il récita le verset en question.

Tout ceci confirme le hadith rapporté par Ibn El Moundhir dans son Tafsir avec une chaîne authentique, selon Souleïman ibn Sourad qui a dit : « Lorsque ils ont voulu jeter Abraham dans le feu, tous s’unirent, même les vieilles femmes se joignirent à eux. Abraham dit alors : « Je place ma confiance en Allah et Il me suffit comme protecteur. » Quand ils le précipitèrent (au milieu des flammes) Allah dit : « Ô feu ! Sois fraîcheur et paix pour Abraham. » (21:69). Son oncle dit alors : « C’est grâce à moi qu’il connaît ce sort ! » Allah fit alors se détacher de la fournaise un tison brûlant qui l’atteignit au pied et le consuma. »

Dans ce récit il s’agit de l’oncle paternel d’Abraham (r) et c’est au cours de cet évènement qu’il trouva la mort.

L’usage de ce genre de terme se retrouve aussi dans les hadith, pour exemple Tirmidhi rapporte un hadith authentique selon Ibn Mess’oud (t) où le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui a dit : « Chaque Messager à un parrain parmi les Envoyés et le mien est mon père… » Dans le commentaire de ce hadith, Mounawi explique que le mot « père » désigne Abraham et non pas le père biologique du Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui.

Dans le célèbre hadith relatant l’Ascension et rapporté par Boukhari, Adam, Noé et Abraham (r) saluèrent le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui en disant : « Bienvenue au fils vertueux » ; Quant à Moïse, ‘Isa et d’autres prophètes ils dirent : « Bienvenue au frère vertueux. » cela alors qu’il n’est le fils, ni le frère biologique d’aucun d’entre eux.

Ainsi Azar, conformément au témoignage Qoranique, mourut idolâtre et Abraham le désavoua et ceci se déroula durant l’évènement du bûcher, puis il quitta Babylone et il se passa cinquante années entre cet évènement et l’invocation qu’il effectua à la Mecque où il dit : « Ô notre Seigneur ! Pardonne-moi ainsi qu’à mes père et mère et aux croyants… » (14:41) ce qui prouve bien qu’Azar n’était point son père, et Ibn Kathir mentionnant le départ de Babylone d’Abraham avec sa famille, il évoqua : « puis ils se rendirent à Harran (Nord de la Péninsule Arabique) où Tarih, le père d’Abraham, décéda. »

Il existe de nombreux autres arguments venants renforcés ceux-là mais ils seraient trop longs de les exposer, il est possible de se référer aux écrits de l’imam Souyouti dans El Hawi lil Fatawi.



Cependant nous allons tout de même évoquer le cas du hadith rapporté par Mouslim selon Anas (t) qui a dit qu’un homme demanda au Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui : « Ô Messager d’Allah, où est mon père ? » Il répondit : « Il est au Feu. » L’homme s’éloigna attristé, le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui le rappela et lui dit : « Mon père et ton père sont au Feu. »

Comment comprendre ce hadith qui est pourtant authentique et qui semble s’opposer à ce qui a été avancé auparavant ?

Avant tout il faut comprendre qu’il ne suffit pas de connaître et d’exposer un hadith pour pouvoir émettre un avis religieux, il faut maîtriser l’art de la compréhension qui permet de concilier les versets du Qoran, les hadiths et autres sources légales de la Loi c’est pourquoi il a été rapporté par Ibn Abî Zayd al-Mâliki que Sufyân ibn ‘Uyayna a dit : « Le Hadith est un gouffre sauf pour les juristes. » et le compagnon de Malik, ‘Abd Allâh ibn Wahb a dit : « Le Hadith est un gouffre sauf pour les Ouléma. Toute personne mémorisant le Hadith n’ayant pas un imam en fiqh est égaré (dall), et si Allah ne nous avait pas secouru par Malik et al-Layth [ibn Sa’d], nous aurions été égarés. » (Ibn Abî H.âtim dans l’introduction d’al-Jarh. wa al-Ta`dîl (p. 22-23); Ibn Abî Zayd, al-Jâmi` fî al-Sunan (p. 118-119); Ibn `Abd al-Barr, al-Intiqâ' (p. 61); al-Dhahabî.

Ibn Abî Zayd commente : « Il [Sufyân] a voulu dire que quiconque autre qu’un juriste prendrait les textes dans leur sens apparent alors qu’en fait, il doit être interprété à la lumière d’un autre Hadith ou d’une autre preuve qui lui reste cachée ; ou il pourrait s’agir en fait d’une preuve annulée à cause d’une autre l’abrogeant. Personne ne rencontre (les critères de) la responsabilité du savoir à part ceux qui ont approfondi leur apprentissage et obtenu le fiqh. » L’imam al Haythami a dit une chose similaire dans al-Fatâwâ al-Hadîthiyya.

Il a aussi été rapporté d’Ibn Wahb : « J’ai rencontré 316 érudits parmi les gens de science mais sans Mâlik et al-Layth, j’aurais dévié. » (Rapporté par Ibn Hibban dans l’introduction d’al-Majrûhîn). Une autre version dit : « Sans Mâlik ibn Anas et al-Layth ibn Sa’d j’aurais péri ; j’ai toujours cru que tout ce qui est [authentiquement] rapporté comme venant du Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui devait être mis en pratique. » (Rapporté par Ibn `Asâkir et al-Bayhâqi cf. Ibn Rajab, Sharh. Al-`Ilal (1 :413) et `Awwâma (p.76) )

Une autre version dit : « J’ai rassemblé de nombreux Hadith et ils m’ont plongé dans la confusion. J’ai consulté Mâlik et al-Layth et ils m’ont dit : « Prends ceci et laisse cela. » (Rapporté Qâdî `Iyâdh dans Tartîb al-Madârik) ; Ibn Wahb a compilé 120000 récits d’après Ahmad ibn Salih comme rapporté dans Tabaqat al-Shafi`iyya al-Kubra d’Ibn al Soubki.

Ainsi, Ibn ‘Ouqda a répondu à un homme l’interrogeant à propos d’un certain récit : « Gardez-vous au minimum de tels Hadith car, en vérité, ils ne sont appropriés que pour ceux qui connaissent leur interprétation."

Yahyâ ibn Sulayman a rapporté de Ibn Wahb qu’il a entendu Malik dire : « Beaucoup de ces hadiths sont [cause] d’égarement. Certains ont été rapportés par moi et j’aurais souhaité, pour chacun d’entre eux, être par deux fois flagellé à l’aide d’un bâton. Certes je ne les rapporterai plus ! » (Rapporté par al-Khatib dans al-Faqîh wal-Mutafaqqih) Par sa parole «Beaucoup de ces hadiths sont [cause] d’égarement », Malik voulait dire qu’ils étaient utilisés dans un mauvais contexte et un sens erroné, car la Sunna est sagesse et la sagesse est le fait de replacer chaque chose dans son contexte.

L’imam Chafi’i rapporte qu’on a dit à Malik ibn Anas : « Ibn `Uyayna a rapporté d’al-Zouhri des choses que tu n’as pas rapportées ! » Il a répondu : « Pourquoi devrais-je rapporter tous les hadiths que j’entends ? A moins de vouloir égarer les gens ! » (Rapporté par al-Khatib dans al-Jâmi` li Akhlâq al-Râwî)

L’imam Chafi’i (qu’Allâh lui fasse miséricorde) a dit : « Vous [les savants du Hadith] êtes les pharmaciens tandis que nous [les juristes] sommes les médecins. » Mullâ ‘Alî al-Qarî a commenté : « Les premiers savants ont dit : le savant du Hadith sans connaissance du fiqh est tel le vendeur de médicaments qui n’est pas médecin : il est en leur possession mais il ne sait pas quoi en faire, et les savants du fiqh sans connaissance du Hadith sont tels des médecins sans médicament : il connaît les remèdes, mais n’en a pas de disponible. » (Al-Qârî, Mu`taqad Abî Hanifata…)

Ainsi dans les quatre écoles juridiques les plus connus, les Imam ont contrevenus, de par leurs avis, à des Hadith qui sont pourtant cités dans le Sahih Mouslim et Boukhari et cela car il existe des arguments contradictoires qui les autorisent à le faire, et bien il en est de même concernant le Hadith de Mouslim sur le père du Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui.

En conséquence parmi la raison permettant de ne pas tenir compte de ce hadith pour condamner le père du Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui il y a le fait d’envisager que lorsque l’interlocuteur a dit en demandant : « Où est ton père ? » et le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui en répondant : « Mon père… » tous deux pensaient à Abou Talib, son oncle paternel et non pas à son père biologique.

Deux éléments permettent effectivement de l’envisager :

- Premièrement il est attesté que c’est sous ce nom « Père de Mohammed que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui» que l’on surnommait Abou Talib à son époque. C’est pour cette raison que ces contemporains s’adressèrent à lui en lui disant : « Dis à ton fils qu’il cesse d’offenser nos dieux. » Plus tard ils lui dirent : « Donne-nous ton fils (Mohammed que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui) afin que nous puissions le tuer et prend ce garçon à sa place. » Et Abou Talib d’objecter : « En somme, vous me demandez mon fils afin de le tuer et vous me remettez le vôtre afin que je m’en occupe à votre place ! »

De même quand Abou Talib se rendit en Syrie avec Mohammed que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui, le moine Bahira lui demanda : « Qu’est-ce cet enfant pour toi ? » Il répondit : « C’est mon fils. » Le moine lui dit alors : « Il est impossible que le père de cet enfant soit encore en vie. »

Nous constatons que concernant Abou Talib ce surnom était usuellement admis alors qu’en réalité il n’est que son oncle mais du fait d’être son tuteur, de l’avoir éduqué, défendu et protégé il est devenu l’interlocuteur privilégié de tout domaine le concernant.

- Deuxièmement il existe un Hadith semblable à celui-ci dans lequel figure la mention d’Abou Talib à la fin du récit : Il est rapporté par Tabarani selon Oum Salama (t) qui rapporte que Al Harith ibn Hachim se rendit auprès du Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui, lors du pèlerinage d’Adieu et il lui demanda : « Ô Messager d’Allah, tu exhortes les gens à préserver les lien du sang, à honorer son voisin, à protéger l’orphelin, à nourrir les faibles et les démunis. Tous ceci Hachim ibn Moughira (son père) le faisait aussi. Ô Messager d’Allah, quel est son sort ? » Le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui répondit : « Chaque tombe dans laquelle gît une personne qui n’a pas attesté qu’ Il n’y a pas d’autre divinité qu’Allah, est un brasier ardent. Certes j’ai vu mon oncle Abou Talib submergé par des flammes envahissantes, Allah le fit sortir de ce supplice du fait qu’il est mon parent et qu’il fut bienveillant à mon égard. Puis Il le plaça dans un feu ballottant. »

Enfin pour clôturer voici une seconde explication sur la façon d’aborder le sort des parents du Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui.

Les parents du Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui sont décédés avant la prophétie de leur fils et il n’est point de sanction avant cela selon le verset : « et Nous n’avons jamais châtié avant l’envoi d’un messager. » (17:15)

Ibn Jarir et Ibn Abi Hatim rapportent, dans leurs commentaires du Qoran, que d’après Qatada ce verset signifie : « Allah ne châtiera personne, tant qu’une information ou une preuve évidente émanant de Lui, ne parvienne à cette personne. »

On demanda à Cheikh Al Munawi si le père du Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui était en Enfer. Quelqu’un lui dit : « Est il attesté qu’il était musulman ? » Stupéfait le Cheikh répondit : « Il est décédé pendant la « Fatra » (à ne pas confondre avec Fitra) et il n’est point de sanction avant qu’un prophète ne soit suscité. » (Fatra : Période comprise entre la mission de deux prophètes.)

Selon le verset aussi : « Si un malheur les atteignait en rétribution de ce que leurs propres mains avaient préparé, ils diraient : « Seigneur, pourquoi ne nous as-tu pas envoyé un Messager ? Nous aurions alors suivi tes signes et nos aurions été croyants. » (Sourate Le Récit 28 ; verset 47)

Ibn Abi Hatim rapporte dans son commentaire du Qoran, au sujet de ce verset, selon une bonne chaîne de rapporteurs (Hasan) le hadith d’Abou Sa’id El Khoudri (t) dans lequel le Prophète (r) a dit : « La personne décédée pendant la Fatra dira : « Seigneur, aucune révélation ne m’est jamais parvenue et aucun messager n’est venu à moi. » Le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui récita alors : « Seigneur, pourquoi ne nous as-tu pas envoyé un Messager ? Nous aurions alors suivi tes signes et nos aurions été croyants. »

Selon le verset qui dit : « Et Nous ne faisons point périr de cité avant qu’elle n’ait eu des avertisseurs à titre de rappel, et Nous ne sommes pas injustes. » (Sourate Les poètes 26:208-209)

Abd ibn Houmayd, Ibn Moundhir et Ibn Abi Hatim rapportent dans leurs commentaires du Qoran que Qatada explique ces versets par : « Allah n’a jamais fait périr de cité sans avoir préalablement exposé Ses arguments à ses habitants, sans les avoir démontré par des preuves évidentes, sans leur avoir laissé le temps de se rétracter, et qu’un prophète et une révélation ne leur soient parvenus. Ceci à titre de rappel et d’exhortation, et de preuve pour Allah au Jour du Jugement. « Nous ne sommes pas injustes. » c'est-à-dire : « Nous n’en sommes pas à les châtier, tant que des arguments et des preuves ne leurs soient parvenus. »

Il y a d’autre verset de ce genre.

Quant aux hadith au sujet des épreuves que subiront les gens de la Fatra, il est rapporté par Ahmed Ibn Hanbal, Ishaq ibn Rahwiyah ainsi que Baïhaqi dans son livre El I’tiqad après l’avoir authentifié selon Aswad ibn Sari’ (t) que le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui a dit : « Quatre (catégories) feront l’objet d’un examen au Jour du Jugement : le sourd, l’aliéné, le vieillard sénile et celui décédé durant la Fatra. Le sourd dira : « Seigneur, certes l’Islam est venu mais je n’entendais absolument rien ». L’aliéné dira : « Seigneur, certes l’Islam est venu mais les enfants se jouaient de moi en me souillant avec de la fiente. ». Le vieillard dira : « Seigneur, certes l’Islam est venu mais je ne comprenais plus rien. ». Celui qui est décédé durant la Fatra dira : « Seigneur, aucun de Tes Messagers n’est venu à moi. » Chacun devra alors jurer qu’il obéira à tout ce qu’il lui sera ordonner. Allah leur fera alors savoir qu’Il leur ordonne d’entrer en Enfer ! A ceux qui auront obéi, ses flammes seront fraîches et salutaires. Quant à ceux qui s’y seront refusé, ils y seront conduits de force. »

Il est rapporté aussi par Abdrazzaq, Ibn Jarir, Ibn El Moundhir et Ibn Abi Hatim selon Abou Houreyra qui rapporte du Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui : « Au Jour du Jugement, Allah réunira les gens nés dans la Fatra, l’aliéné, le sourd-muet et les vieillards décédés avant l’avènement de l’Islam. Un émissaire leur sera envoyé et leur dira : « Entrez dans le Feu ! » Ils diront : « Comment pourrait-il en être ainsi alors qu’aucun messager n’est venu à nous ? » (Le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui a dit) « Par Allah ! S’ils y étaient entrés ses flammes auraient été fraîches et salutaires. » Un (second) émissaire leur sera envoyé. Il sera alors obéit par ceux d’entre eux (prédestinés) à le faire. » Abou Houreyra ajouta : « Récitez si vous le désirez : « et Nous n’avons jamais châtié avant l’envoi d’un messager. »" La chaîne de ce hadith est authentique selon les critères de Boukhari et Mouslim et il est Marfou’.

Il est rapporté encore par El Hakem dans El Moustadrak et El Bazzar selon Thaouban (t) que le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui a dit : « Au Jour du Jugement, les païens de l’époque de la Jahiliya viendront portant leurs idôles sur le dos. Allah les interrogera à leur sujet. Ils diront : « Seigneur, Tu ne nous as pas envoyé de Messager et aucune prescription de ta part ne nous est parvenue. Si Tu nous avais envoyé un messager, sois certains que nous aurions été Tes serviteurs les plus dévoués. » Allah leur dira : « Qu’en serait-il de votre obéissance si en ce jour Je vous donnais un ordre ? Obéiriez-vous ? » Ils répondront : « Oui. » Il leur ordonnera alors de se rendre au seuil de la Géhenne et d’y entrer de leur plein gré. Ils s’en iront. Arrivé à proximité, ses grondements et ses crépitations se feront entendre. Ils rebrousseront chemin, reviendront auprès de Lui et diront : « Seigneur, ne nous expose pas à ses tourments. » Il leur dira : « N’avez-vous pas prétendu que vous m’obéiriez si Je vous donnais un ordre ? » Allah leur fera prêter serment qu’ils ne s’y refuseront pas une seconde fois et leur dira : « Rendez-vous au seuil de la Géhenne et entrez-y. » Ils y retourneront. Arrivé à proximité ils se raviseront, reviendront et diront : « Seigneur, épargne-nous ses tourments. Jamais nous n’aurons le courage d’y entrer. » Allah leur commandera alors : « Entrez-y méprisés ! » Le Prophète que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui ajouta : « S’ils avaient obéi dès la première injonction, les flammes de la Géhenne leur seraient devenues fraîches et salutaires. » El Hakem a dit de ce hadith qu’il est authentique selon les critères de fiabilité de Boukhari et Mouslim.

Souyouti démontre qu’il existe trois catégories d’individus au sein de la Fatra :

1) Ceux qui, par un effort de réflexion personnel, ont déduit les principes de la croyance authentique. Parmi eux certains ne se sont pourtant pas conformés aux prescriptions d’une législation existante, alors que d’autres se sont totalement conformés à l’une d’elle tel Toubba’ et son peuple (Christianisme).

2) Ceux qui ont modifié et dénaturé la révélation d’Abraham, qui sont devenus polythéistes, qui ont dénigré le monothéisme, qui ont institué leur propres lois et définis eux-mêmes le licite et l’illicite. Ces gens représentent en fait la majeure partie des gens de la Fatra, ils forgèrent des mensonges sur Allah et construisirent des temples païens afin de concurrencer la Ka’ba bénie.

3) Ceux qui n’ont été ni polythéistes, ni monothéistes, qui n’ont pas adopté la législation d’un Envoyé et ne se sont pas érigés en législateurs, ni n’ont inventés une religion mais qui, au contraire, ont passés leurs vies dans l’indifférence.

En fait seul les gens de la deuxième catégorie justifient un châtiment du fait que rien n’excuse leur impiété.

Qu’Allah nous pourvoie du respect qui incombe envers la majesté de la meilleure des créatures notre maître bien-aimé Mohammed que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui.