Héritage du Prophète
Un article de Mohammedia.
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[modifier] Absence d'héritage matériel des prophètes
Le Prophète a dit : "Nous autres les Prophètes nous ne laissons aucun bien en héritage. Tout ce que nous laissons derrière nous est aumône." [1]
Aïsha rapporte : "il n'a laissé en guise d'héritage ni dinar, ni dirham, ni brebis, ni chameau." Amr Ibn Al-Hareth a dit que "lorsque le Prophète est mort, il n'a laissé ni argent ni quoi que ce soit d'autre à part sa mule blanche qu'il montait, ses armes, et une parcelle de terre qu'il laissa en charité".
Rappelons qu'à sa mort, alors que tous les biens de ce bas monde lui ont été offerts (surtout à la suite des conquêtes), son bouclier était hypotéqué chez un juif contre des dépenses pour sa famille.
Aïsha dit encore: "Il est mort en ne laissant rien qui puisse être mangé dans ma chambre à l'exception d'une petite quantité d'orge qui se trouvait sur une de mes étagères."
[modifier] Le Coran et la Sounna sont l'héritage du Prophète
Zayd ibn al-Arqam rapporte : "un jour, le Messager d'Allah a prononcé un discours au milieu de nous. Après avoir loué et remercié Allah, il a dit : "o gens ! Je suis un être humain. Bientôt, un messager de mon seigneur viendra, et je répondrai. Je vous laisse deux choses de première importance : aussi longtemps que vous vous y conformerez , vous ne vous égarerez jamais du droit chemin; il s’agit du Livre d’Allah et de la Sunna de Son Messager." (Tirmidhi)
Les gens n'ont pas toujours compris que cet héritage était à leur portée, contrairement à un héritage financier qui n'appartiendrait qu'à ses descendants, l'hériatge du Prophète appartient à toute sa communauté. Pour marquer dans les esprits cette réalité, un jour, le compagnon Abû Hurayrah, alors qu’il passait par le sud de Médine, vit les gens captivés, comme à l’accoutumée, par le commerce. Il engagea alors avec eux une conversation riche d'enseignements:
" Que vous êtes faibles, o gens de Médine ! s’exclama-t-il.
- Quelle faiblesse vois-tu en nous, Abû Hurayrah ? demandèrent-ils.
- L’héritage du Messager d’Allâh est distribué et vous restez ici ! N’irez-vous donc pas chercher votre part ?
- Où donc, Ô Abû Hurayrah ?
- Dans le Masjid."
Ils s’y précipitèrent. Abû Hurayrah attendit qu’ils reviennent. À leur retour, ils dirent : "Ô Abû Hurayrah, nous sommes allés au Masjid et rien n’y était distribué. "
" Vous n’avez donc vu personne au Masjid ? demanda-t-il.
- Si, des gens y faisaient la salat, certains lisaient le Coran et d’autres discutaient de ce qui était halal (licite) et haram (illicite).
- Malheur à vous, répondit Abû Hurayrah, c’est justement là l’héritage de Muhammad , puisse Allâh lui accorder paix et bénédictions. "
[modifier] Ceux qui vivifient cet héritage sont ses héritiers
Le Prophète a dit : " Les savants sont les héritiers des prophètes et les prophètes n’ont laissés après eux ni dinars ni dirhams mais ont laissés comme héritage la science ; celui qui y la prend, prend une bonne part ". [2] " Au jour du jugement dernier, les savants peuvent, après les prophètes, intercéder auprès d'Allâh pour les gens ".[3]
[modifier] Le meilleur héritage
Le Prophète a dit: «Lorsqu’un homme meurt, son action cesse, sauf en trois choses :
- une aumône courante,
- une science dont on puise le savoir,
- un fils pieux qui prie pour lui. »
La récompense de celui qui laisse une de ces trois choses ne cesse d'augmenter tant que ces choses durent.
Le Prophète est celui qui a laissé le meilleur héritage et qui ne cesse d'en être récompensé pour ces trois choses.
[modifier] une aumône courante
Une aumône continue, sadaqa ja'riya, est une aumône dont les gens continuent à profiter, même après la mort de celui qui l'a initiée. Tels une fondation, un orphelinat, une mosquée, un livre.
Quant à l'aumône du Prophète , elle est immense et n'a jamais cessé : Il a en effet une part de toute bonne action des musulmans, vu qu'il en a donné l'exemple et le fondement juridique. Il a dit : "celui qui initie une bonne action a la récompense de tous ceux qui l'ont effectuée (en l'imitant) sans que cela ne diminue la récompense (de l'imitateur)". Quelle bonne oeuvre peuvent faire les musulmans sans que le Prophète n'en soit à l'origine, par l'exemplarité ou l'incitation ?
Il a montré aux gens comment prier, jeûner, invoquer, se rappeler Allah, donner l'aumône, servir Allah, lutter pour Lui, ainsi que les diverses variantes de ces actions, il a donné les fondements d'une bonne éducation, d'une politique juste, d'une vie sociale fraternelle, d'une économie honnête et prospère, et par conséquent il mérite plus que tout autre la récompense de tous ceux qui l'ont imité dans ces bonnes choses.
[modifier] une science utile
Le Prophète a dit : "les prophètes n’ont laissés après eux ni dinars ni dirhams mais ont laissés comme héritage la science"et : "Les savants sont les héritiers des prophètes"
Toute la science utile de l'islam prend son origine dans le savoir du Prophète .
Le Prophète a dit : "le meilleur des gens est celui qui apprend le Coran et l'enseigne". Il l'a enseigné à l'humanité.
Il est à l'origine des sciences islamiques comme la 'aqida (science du dogme), le hadith (étude des traditions), le fiqh (élaboration des lois), le tafsir (commentaire du Coran), la sira(étude de la vie du Prophète ), le tassawwuf (science de la purification de soi et de l'éducation spirituelle).
Il a encouragé la recherche de la science en disant "celui qui se met à la recherche de la science est sur un chemin du Paradis".
[modifier] une descendance qui invoque
Quant aux enfants pieux que le Prophète laisse, après leur avoir dit être comme un père pour eux, tandis que ses épouses sont les mères des croyants, ils sont tous les croyants depuis son avénement jusqu'à la fin des temps.
Allah dans le Coran a ordonné à ceux-ci "Dieu et Ses anges prient sur (bénissent) le Prophète. Ô vous qui croyez, priez vous aussi sur lui (bénissez-le) et présentez-lui le salut." (Coran 33, 56)
Il reçoit donc tant d'invocations en sa faveur de la part des croyants de toute époque et de tous horizons qu'il est impossible de les dénombrer.
Qu'Allah répande sur lui la grâce et la paix autant qu'il y a de gens qui prient sur lui et autant qu'il y a de gens qui ne prient pas sur lui.
Amine.
[1] Rapporté par Al-Bukhari et Mouslim. Il est à noter que Abou Bakr (qu'Allah l'agrée) ne fut pas le seul à avoir entendu le Prophète Mouhammad dire ceci: Ces propos sont également rapportés de Aïcha (qu'Allah l'agrée) (Boukhâri - Volume 2 / Page 996) et de Abou Houraïra (qu'Allah l'agrée) (Boukhâri - Volume 2 / Page 996). Ils ont également été entendus par Oumar, Ousmân , Abdoul Rahmân Ibn Awf, Zoubeïr, Sa'ad Ibn Waqqâs, mais surtout Ali et Abbas (qu'Allah les agrée tous), (Voir Boukhâri - Volume 1 / Page 435, Volume 2 / Pages 575 et 596, Mouslim - Volume 2 / Page 90 et Tirmidhi - Volume 1 / Page 194, entre autres…)
[2] Rapporté par at Tirmidhi (3682) et par Abou Dâwoud (3641) Sahih selon al Hafidh Ibn Hajar dans Fathoul Bari.
[3] Sunan Ibn Mâjah, Ascétisme, 37.