Le Prophète et les animaux
Un article de Mohammedia.
[modifier] Le Prophète était tout de compassion et de miséricorde à l'égard des animaux
Alors que Aisha (que Dieu l'agrée) fit tourner un peu durement un chameau indocile, l’Envoyé de Dieu lui rétorqua : « Il t’appartient de traiter les animaux avec douceur . “(muslim) Quant à Ibn Mas’ud, il rapporte : « Nous étions en voyage avec le Messager de Dieu . Il s’en alla faire ses besoins. Nous vîmes alors un oiseau avec ses deux petits. Nous prîmes les deux oisillons et leur mère se mit à voler au-dessus de nos têtes. A ce moment arriva le Prophète qui dit : « Qui a fait de la peine à cet oiseau en lui prenant ses petits ? Allez, rendez-lui ses enfants ! » ( Nawawî ).
A la question : “Serions-nous récompensés pour les animaux ? posée par ses compagnons, l’Envoyé de Dieu répondit : "Pour le bien fait à tout être vivant il y aura une récompense" (rapporté par al-Bukhârî et Muslim).
Il dit, par ailleurs (El Bukhârî 41-1) : « Chaque fois qu’un musulman plante un arbre ou sème une graine, il aura droit à une récompense pour tout ce qu’un oiseau, un homme ou un quadrupède mangera (de ce qui en sortira)»
Et comme on interrogeait le Prophète au sujet des ânes, il répondit : « Il n’y a pas eu de révélation spéciale à leur égard ; toutefois, dans leur sens général, ces seuls versets leur sont applicables : « Quiconque aura fait le bien du poids d’un atome le verra. Quiconque aura fait le mal du poids d’un atome le verra. » (coran 99, 7-8) rapporté par El Bukhârî, 42-12.)
Et c’est bien dans cet esprit, que, selon Aboû Horeïra, l’Envoyé de Dieu a dit : « Le cheval, pour tel homme, est une récompense ; pour tel autre, c’est une protection, et pour un troisième, c’est un fardeau. L’homme pour qui le cheval est une récompense est celui qui le met dans la voie de Dieu, qui allonge la corde à laquelle il l’attache dans un pré, ou dans un jardin. Tout ce que l’animal atteint dans (la surface délimitée par) cette corde (en fait d’herbe) du pré ou du jardin est compté comme bonne œuvre pour son propriétaire. Si la corde vient à se rompre et que l’animal gambade durant une ou deux courses, les traces de ses pas et ses crottins seront comptés comme bonnes œuvres à son propriétaire ; Si ce cheval passant près d’un ruisseau y boit, même alors qu’on n’a pas voulu le laisser s’y abreuver, cela constitue encore de bonnes œuvres à l’actif de son propriétaire. Le cheval est donc à cause de cela une récompense. L’homme qui affecte son cheval à son usage personnel, s’abstenant de tout ce qui est illicite et qui n’oublie pas ses devoirs religieux en craignant Dieu, en payant la Zekât et en ne surmenant pas l’animal, trouvera dans son cheval une protection. L’homme qui garde un cheval par vanité, ostentation, et encore pour nuire aux musulmans, n’aura là qu’un fardeau (dans l’Autre monde). »
C'est sur cette recommandation, de bien traiter les chevaux et cette mention de la récompense que cela procure que l'élevage des chevaux a été initié en Arabie pour donner au monde les plus beaux pur-sangs.
Il a dit également : “Lorsque vous voyagez dans une contrée verdoyante, donnez à votre chameau la part qui lui revient de la terre. Et lorsque vous voyagez dans une contrée sèche, pressez-vous afin de préserver les capacités de votre monture” (rapporté par Muslim, n° 1926, at-Tirmidhî, n° 2858, Abû Dâoûd, n° 2569).
Et encore : "Ne prenez pas le dos de vos montures comme des chaires. Dieu ne vous a assujetti ces montures que pour qu'elle vous transportent jusqu'à là où vous ne pourriez parvenir que difficilement. Il a fait pour vous la terre. Debout sur la terre réglez vos affaires" (rapporté par Abû Dâoûd, n° 2567).
Une autre fois, alors que le Prophète se rendait dans un verger où blatérait un chameau et après lui avoir passé la main sur sa bosse, il fit venir le propriétaire du chameau et lui dit : “N'as-tu pas crainte de Dieu au sujet de ce chameau dont Il t'a rendu propriétaire ? Ce chameau se plaint de toi que tu le gardes affamé et lui donnes constamment du travail“ (rapporté par Abû Dâoûd, n° 2549). Et passant devant un chameau extrêmement maigre, il dit : “Craignez Dieu à propos de ces animaux muets. Montez-les de façon convenable et nourrissez-les de façon convenable” (rapporté par Abû Dâoûd, n° 2548).
[modifier] L'enseignement du Prophète concernant la miséricorde faite aux animaux
La bonté envers les animaux peut suffire à nous faire valoir le Paradis, alors que la cruauté envers eux est suffisante pour nous faire mériter la malédiction.
En effet, être bon et généreux envers la nature est le reflet de la Miséricorde divine qui s’étend à toute la création. Notre comportement et nos réactions révèlent notre vraie nature.
Le Prophète raconte qu'un homme ressentant une grande soif, trouva un puits et y descendit pour se désaltérer. A sa sortie du puits se présenta un chien haletant et léchant la terre humide tellement il avait soif. L'homme se dit : “Ce chien souffre de la soif autant que j'en souffrais moi-même. Il redescendit dans le puits, remplit d'eau sa chaussure, la tint avec ses dents et remonta. Il en abreuva le chien : Dieu loua son acte et lui pardonna ses péchés“. (Rapporté par Al-Bukhari et mouslim).
A l’inverse, il raconte qu’une femme dut endurer le malheur de l’au-delà pour avoir martyrisé une chatte : l’ayant enfermée, elle mourut de faim. Que ne l’avait-elle laissée aller librement pour qu’elle se nourrisse de petits insectes ! (rapporté par al-Bukhârî, 42-9, 3).
[modifier] L'interdiction de tuer les animaux
Tuer un animal pour le plaisir est prohibé ; c’est ainsi que le Prophète a interdit d'organiser des combats entre animaux (voir at-Tirmidhî, n° 1708, Abû Dâoûd, n° 2562), ainsi que de s'entraîner au tir en les prenant pour cible. (rapporté par al-Bukhârî et Muslim et Nawawî n° 1599).
L’autorisation de tuer est conditionnée :
- par la nécessité de se nourrir et de nourrir les nécessiteux
Selon un hadith : « Un moineau tué sans raison se plaindra avec véhémence auprès de Dieu , en criant : O mon Seigneur ! Tel homme m’a tué pour rien ; il m’a tué sans raison valable. »
Selon un autre : “Celui qui tue un moineau ou un animal plus gros sans son droit devra rendre des comptes à Dieu le jour du jugement. – Et quel est son droit ? demanda-t-on. – C'est qu'il l'abatte et en consomme la chair, et non qu'il en coupe la tête et la jette” (rapporté par an-Nassaï, n° 4349, 4445).
Même en temps de conflit, voilà ce que disait le premier successeur du Prophète : « Ne détruisez pas les palmiers, ne brûlez pas les habitations ni les champs de blé, ne coupez jamais les arbres fruitiers et ne tuez le bétail que lorsque vous serez contraints de le manger… »
- par la nécessité de se préserver de la nuisance et du danger
"Cinq animaux sont nuisibles, et peuvent être tués hors du territoire sacré (al-haram) [autour de la Mecque] et à l'intérieur de ce territoire : le corbeau, l’oiseau de proie h’idâ’a, le scorpion, les carnassiers dangereux."(El Bukhari, 28-7, 1) De ce hadith, la règle générale qui en a été déduite par les savants est la permission de tuer tout animal qui présente une nuisance ou un danger imminent. (voir Sharh Muslim par an-Nawawî)Mais sans exagération ainsi que le suggère ce hadith : “Une fourmi ayant piqué l'un des prophètes, celui-ci ordonna de brûler le village des fourmis. Alors Dieu lui révéla : “Une fourmi t'a piqué et tu as brûlé une communauté parmi celles qui louent Dieu” ! (El Bukhari, 56-153)
- par l’obligation de ne pas faire souffrir l’animal
Pour se faire, la mise à mort doit être la plus digne possible :
- Il est interdit de tuer par le feu. (voir Abû Dâoûd, n° 2675 et Nawawî n° 1607).
- On ne doit pas stresser l’animal . On raconte qu’un jour, quelqu’un aiguisait son couteau devant une bête qu’il avait préalablement immobilisée à terre, le Prophète lui dit : “Tu veux donc la faire mourir deux fois ? Pourquoi n'as-tu pas aiguisé ton couteau avant de l'immobiliser ?” (Abû Dâoûd n° 1075). L’exécution doit donc être accomplie rapidement. Quand il s’agit, par exemple, d’animaux qui doivent être égorgés, l’incision pratiquée sur les veines jugulaires laissant intactes toutes les autres veines du cou, doit être effectuée d'un seul mouvement, en une seule fois. Contrairement à une idée répandue, c’est la façon qui fait le moins souffrir l’animal et qui procure la viande la plus saine. (1)
Wallâhu A'lam
(1) Une expérience menée en Allemagne, à l'université d'Hanovre, démontre – après implantation d’un électroencéphalogramme et d’un électrocardiogramme sur deux animaux- que l’animal abattu après assommage, souffre plus que celui abattu par incision . “Les résultats en ont surpris plus d'un (…). C'est l'animal abattu par la profonde incision qui souffre le moins. Trois secondes après l'incision, l'électroencéphalogramme montre en effet un état de profonde inconscience (qui est provoquée par la faible irrigation sanguine du cerveau, due à l'hémorragie). Six secondes après, l'électroencéphalogramme est plat (et il n'y a donc plus de douleur ressentie par l'animal). Pendant le même temps, le cœur continue à battre, et le corps de l'animal se tend vigoureusement (un réflexe dû au système nerveux), ce qui expulse le sang de façon maximale hors du corps, pour une viande plus saine » (réf : http://www.maison-islam.com)