Digne de Confiance
Un article de Mohammedia.
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[modifier] Mohammed al Amin, Mohammed le Digne de Confiance
Autres sens : le Loyal, Le Fidèle, L'Honnête
La Prophétie est une "amana", un mot arabe qui signifie le dépot sacré, que l'on peut aussi traduire pas responsabilité. Ce mot dérive de la même racine que mu’min (croyant). Etre un croyant sous-entend que l’on est digne de confiance et que l'on a accepté la responsabilité de la foi. Tous les Prophètes étaient les meilleurs croyants et par suite de parfaits modèles de loyauté. Pour souligner ce principe, Dieu résume les histoires de cinq Prophètes en employant le même mot:
"Le peuple de Noé traita de menteurs les messagers, lorsque Noé, leur frère, leur dit: “Ne craindrez-vous pas Dieu? Je suis pour vous un messager digne de confiance." [26:105-107] Et il fait répéter ces mots dans les bouches de Houd, Loth, Chou‘aïb et Salih [26:125][26:143][26:162][26:178]
La Prophétie est donc, une "amana", un dépot sacré que les prophètes ont pris l'engagement de faire parvenir à leur peuple.
Mu’min est aussi un nom divin, car Dieu est l’ultime Mu’min, la source de sécurité et de confiance. Nous mettons toute notre confiance en Lui, nous nous confions à Lui et nous nous reposons sur Lui. Il distingua les Prophètes par leur loyauté, et notre connexion à Lui à travers les Prophètes est entièrement fondée sur cette qualité et sur leur sérieux.
Le Prophète Mohammed était connu pour être Al Amin avant la révélation (voir à ce sujet la Loyauté du Prophète).
Mais après la révélation, cette qualité prend une autre portée :
- par rapport au message divin
- et à la communauté dont il a la charge.
[modifier] La loyauté dans la transmission du Message
Allah a fait en sorte que Son dernier Message à l'humanité, le Coran, un Message bien gardé et destiné à être préservé de toute altération parvienne à l'humanité de source sûre.
Nous avons donc reçu le Coran de deux messagers dignes de confiance:
- L'Ange Gabriel, nommé dans le coran comme étant l'Esprit Fidèle (Coran 26:193)
- et Le Prophète Mohammed
Ce premier le lui a transmis et ce dernier nous l’a communiqué.
Le Prophète non seulement n'a donc jamais caché un mot de la Révélation, mais en plus il s'est attaché à ce qu'elle soit notée, comprise, à travers une équipe de scribes à son service et l'enseignement à ses compagnons du Livre divin et de son interprétation.
Il fut préparé, étant le Prophète Illettré , son esprit était comme une page vierge sur lequel venait se graver le Livre divin. Son coeur, nettoyé suite à l'Ouverture de la Poitrine était aussi prêt à en recevoir les significations lumineuses.
Ensuite, il fut vérifié, à travers les visites annuelles de l'Ange Gabriel qui lui faisait réciter ce qui était révélé du Livre à chaque ramadan. L'année de sa mort, il subit cette vérification deux fois et sut ainsi que sa mission était achevée et son décès proche.
Il était si préoccupé par sa mission qu’il répétait les versets pendant que Gabriel les lui récitait. Puis Dieu révéla:
"Ne remue pas ta langue pour hâter sa récitation: son rassemblement (dans ton cœur et sa fixation dans ta mémoire) Nous incombent, ainsi que la façon de le réciter. Quand donc Nous le récitons, suis sa récitation. À Nous, ensuite, incombera son explication". (75:16-19)
La Amana de la Prophétie consistait non seulement à recevoir le Message mais à en être l'expression réalisée en toute sincérité et sans aucune contradiction. Cela fut réussi au point que son épouse Aïcha dit de lui que "son caractère était le Coran" ou encore qu'"il était un Coran qui marche".
La Amana de la Prophétie consistait aussi à mettre en oeuvre une pédagogie prophétique pour l'humanité entière, en permettant à chacun, jeune ou vieux, homme ou femme, homme libre ou esclave, arabe ou non arabe, en bonne santé ou non, proche ou loin, riche ou pauvre, intelligent ou limité, savant ou ignorant, assoifé ou non, d'arriver à en saisir l'essentiel, voire pour chacun, de prendre ce qui lui correspond selon ses possibilités et ses aspirations.
La Amana de la Prophétie consistait aussi à aborder tous les sujets, à clarifier tous les points d'ombre, à dissiper tous les doutes, à alléger tous les fardeaux, à réconcilier les gens, à leur faciliter le chemin du Paradis et à leur faire aimer la Guidée.
Durant la dernière année de sa vie, alors qu’il prononçait le Sermon d’Adieu lors du pèlerinage au Mont 'Arafat, il rappela encore une fois les Commandements de Dieu. À la fin de chaque phrase, il disait aux gens: «Dans un futur proche, ils vous interrogeront à mon propos.» Alors il leur demanda s’il leur avait bien transmis le Message, à quoi ils répondirent à chaque fois avec une grande ferveur: «Oui, tu l’as transmis!» Ensuite, il demandait à Dieu "Sois témoin O Dieu, de leurs paroles".
[modifier] La prise en charge de la Communauté
La Amana du Prophète consiste à donner le meilleur conseil à sa communauté, à se soucier d'elle, à prendre en charge les plus faibles, à l'aimer comme un père, à la protéger, à saluer ceux qu'il n'a pas rencontrés, à se soucier d'eux, à répondre au salut de ceux qui le lui donnent, à secourir les débiteurs le Jour des comptes, jusqu'à rechercher tous les croyants le Jour du Jugement.
" Certes, un Messager, pris parmi vous, est venu à vous, auquel pèsent lourd les difficultés que vous subissez, qui est plein de sollicitude pour vous, qui est compatissant et miséricordieux envers les croyants"
Parmi la sollicitude du Prophète pour sa Oumma qui révèle son grand sens de la Amana, il y a le fait d'avoir cherché constamment à lui éviter tout ce qui est pénible et compliqué.
Il fit des allers-retours la nuit du Mi'raj lors de la prescription de la prière pour obtenir des allégements de celle-ci jusqu'à cinq prières quotidiennes au lie des cinquante prévues. Devant chaque pratique religieuse qu'il s'imposait, il se restreignait en craignant qu'elle devienne une sounna ou une obligation et complique la vie des gens. Ainsi selon Abou Horeyra le Messager d'Allah a dit : « Si je ne craignais que ce soit pénible pour ma Oumma, je leur aurais ordonné de se curer les dents au moment de chaque prière. » Et quand on le questionna au sujet du pèlerinage : « Est-il prescrit chaque année ? » Il répondit : « Si je dis oui, il devient obligatoire ! Laissez moi, tant que je n’interviens pas [dans vos affaires], [et savez vous] que les nations qui vous ont précédées se sont perdues par leurs innombrables questions ainsi que leurs divergences avec leurs Prophètes. »
D'après 'Anas, le Prophète a dit: "Facilitez aux gens et ne leur créez pas de difficultés; attachez-les (à l'Islam) et ne les en dégoûtez pas". (Muslim)
[modifier] - son invocation pour elle
Le Prophète a ainsi gardé, dans un sens de responsabilité innouï envers elle, son invocation pour sa Oumma.
D'après Abou Hourayra, le Prophète a dit: "Chaque prophète a une invocation qui sera exaucée. Je tiens à garder la mienne pour m'en servir à intercéder en faveur de ma Communauté le Jour de la Résurrection".
D'après Anas Ibn Malik, le Prophete a dit: "Chaque prophète a eu une invocation exaucée en faveur de sa Communauté. Je garde la mienne pour s'en servir à intercéder en faveur de ma Communauté le Jour de la Résurrection".
[modifier] - son bon conseil
Le Prophète a conseillé la communauté sur tous les sujets. Il a aussi poussé cela jusqu'à l'avertir des évenements les plus importants qui l'affecteront au cours du temps, après sa mort, et de la conduite à tenir lorsqu'ils surgiront.
Ainsi, ses recommandations au sujet du Mahdi, du Dajjal, du Retour de Jésus et ses prédictions sur les signes de la fin des Temps sont-elles remarquables de précision.
[modifier] - sa prise en charge des plus faibles
Le Prophète a promis que sa prise en charge des plus faibles continuerait même après sa mort.
[modifier] - ce qu'il fit pour la protéger
Ce que fit le Prophète pour protèger sa Communauté est immense. Il demanda à Allah de lui épargner divers fléaux, et mis en garde contre ce qui pourrait la menacer, de l'intérieur comme de l'extérieur.
Ainsi il exprima plusieurs fois "ce que je crains le plus pour ma Communauté" de façon à nous en éloigner.
Il insista aussi sur la fraternité, la justice et l'obéissance comme obligeant la protection d'Allah. Il recommanda de ne jamais laisser tomber l'ordonnance du bien et l'interdiction du mal, sous peine de ne plus être protégé.
Quand il apprit qu'il y avait, malgré tous ses conseils et averstissements, une porte de l'enfer réservée pour ceux de sa communauté qui ne se seraient pas repentis, il en fut tellement affligé qu'il resta trois jours à pleurer et ne cessa que lorsqu'il eut l'assurance de sortir un jour ces pêcheurs du feu.
[modifier] - son rendez-vous le Jour du Jugement
- Le Bassin
Le Prophète a dit : "votre rendez-vous est au bassin", "je vous précéderai au bassin", vous y attendant. Le Prophète raconte: « Le bassin me sera installé et mon minbar à son bord pour que je puisse voir ma oumma. Je les reconnaîtrai à leurs marques (conséquences) des ablutions »
D'après Ibn 'Oumar, le Prophète a dit à Aboû Bakr : " Tu étais mon compagnon dans la caverne, et tu seras mon compagnon près du bassin (au jour de la Résurrection)"
- Le Sirat
A l'article de la mort, à un groupe d’Ançars et de Muhâjirîne venus lui rendre visite dans sa maladie, le Prophète disait avant de les laisser entrer : " je vous donne le salam, à vous et à tous ceux de mes compagnons qui sont absents . Saluez-moi, saluez aussi de ma part tous les hommes qui, jusqu’au jour de la résurrection croiront en moi. Dites leur qu’au jour de la résurrection, je vous trouverai près du pont dénommé Sirât que je ne franchirai pas avant d’avoir intercédé auprès de Dieu pour mon peuple. "
Le Prophète a raconté, en parlant des gens qui tomberont en enfer: « J'essaierai de vous éviter de tomber, je vous repousserai et je vous prendrai au niveau de la taille mais vous m'échapperez! Puis je vous repousserai encore une fois et je vous saisirai par la taille et vous m'échapperez! Et je vous repousserai encore une fois et vous m'échapperez!"