Le Prophète en tant que père

Un article de Mohammedia.

Anas bin Malik, honoré par le fait d’être le serviteur du Messager pendant dix années continues, dit: «Je n’ai jamais vu personne qui soit aussi bon et compatissant envers les membres de sa famille que Mohammed.»[1]

Le meilleur témoignage nous est donné à ce sujet par Zaïd Ibn Haritha, qui avait été fait prisonnier et vendu comme esclave dans la famille de Khadija, l'épouse du Prophète. Le Prophète, avant la révélation, le considérant comme un fils, lui offrit sa liberté et lui proposa de l'adopter. Il en fit la déclaration publique devant la Ka'aba.

Par la suite, le propre père de Zaïd, en recherche de son fils depuis des années, finit par apprendre où il se touvait. Il offrit au Prophète le prix de Zaïd pour le récupérer, mais le Prophète fit appeler Zaïd et lui demanda ce qu'il choisissait : rester en sa compagnie ou rejoindre son père, et il choisit de demeurer en sa compagnie sans hésitations.

Tous les fils du Prophète décédèrent. Ibrahim, son dernier fils, né de son épouse copte Marie, mourut aussi en bas âge. Le Messager lui rendait souvent visite avant sa mort, bien qu’il fût très occupé. C’était une nourrice qui s’occupait d’Ibrahim. Le Prophète le prenait dans ses bras, l’embrassait et le caressait avant de rentrer chez lui.[2] Quand Ibrahim mourut, le Prophète le mit sur ses genoux comme avant, l’embrassa et donna cette réponse à ceux qui étaient étonnés de voir ses larmes: «Les yeux peuvent bien se mouiller et les cœurs se briser, mais nous ne disons rien d’autre que ce que Dieu agrée.» Il fit signe vers sa langue et dit: «Dieu nous interrogera sur cela.»[3]

[1] Muslim, “Fadha’il,” 63. [2] Ibid., 62. [3] Bukhari, “Jana’iz,” 44; Muslim, “Fadha’il,” 62; Ibn Maja, “Jana’iz,” 53.